Warholisation

Warholisation

jeudi 20 octobre 2016

Débile

 Je dois être débile parce que je n'arrive pas à comprendre en quoi le fait que les vacances de la Toussaint commencent et se terminent un mercredi pose problème. Excepté évidemment pour les parents qui veulent partir en famille une semaine, voire deux, en location, de samedi à samedi donc. Mais les Français ont-ils tant de vacances, et de pouvoir d'achat, que tout le monde est dans ce cas-là ?
 En revanche, pour les policiers, je vois très bien où est le problème. Notamment concernant le manque de reconnaissance, de valorisation de la part de leur hiérarchie (problème majeur mais trop "abstrait" pour les journalistes qui ont visiblement du mal à le concevoir et relayer). Ça touche toute la société, ça. C'est un changement de culture, générationnel. En plus, les policiers, ça c'est clair pour tout le monde, se font physiquement agresser par la racaille. Certains ont le droit d'employer ce mot, d'autres non, ai-je remarqué. Enfin, il suffit, comme pour beaucoup d'autres mots ou idées, de s'afficher clairement "de gauche" pour pouvoir l'employer.
 Je continue à douter de mes facultés de compréhension, car je ne vois pas non plus le problème quant à un couvre-feu (décidé à Colombes, décision sujette à polémique, comme tout dans ce pays) pour les mineurs de moins de 16 ans après 22 heures. Je ne vois vraiment pas ce qu'un jeune adolescent peut faire de bien dans la rue tout seul ou, pire, en bande, à cette heure indue. Le mieux, c'est que pour prouver sa bonne foi la mairie parle de protéger ces dits mineurs qui mettraient ainsi en péril leur avenir... Et l'avenir des personnes innocentes les environnant, en priorité, non ?
 Pour le chichou, qui a 15 ans dans deux jours, je flippe déjà de le savoir rentrant dans la nuit noire de son cours de dessin à 20 h 30. C'est mon maximum. Et encore il doit marcher avec la main sur le téléphone pour répondre à mes messages inquiets s'il tend à traîner...
 Enfin, ça ne me vaut rien de regarder les informations, ça m'énerve et m'abêtit.

  Question dessin/BD, le chichou a été impressionné par le sens de la composition d'Al. G. (le talentueux Gérard Alexandre) pour ses albums de Lili. Très tôt appelée à se débrouiller seule, il lui arrive quelque ennui quand elle doit, pour la bonne cause, sortir seule dans Paris la nuit... (Lili travaille, n° 7, p. 45).

mercredi 19 octobre 2016

Noir, blanc, jaune ou rouge

 Alerte enlèvement : est recherché "un homme de couleur noire". On aurait dit un homme de couleur blanche ou de couleur jaune ou rouge ? À force d'avoir peur d'être taxé de racisme (et de ne plus pouvoir employer le mot "race" sans qu'ait jamais été proposé une alternative) on en arrive à des inepties - officielles en plus - de ce genre. 
 En parlant de "noir" (couleur, origine, que sais-je), je relis Black Face des jeunes dessinateur Willy Lambil (80 ans) et scénariste Raoul Cauvin (78 ans), le  n° 20 de la bande dessinée des Tuniques Bleues.
 Où l'on y apprend que les Nordistes se battaient contre les Sudistes pour des raisons économiques et non simplement pour libérer les esclaves (que Lincoln aurait bien aimé renvoyer en Afrique d'ailleurs). C'est entre autres grâce à cette lecture que le chichou sait qu'il y a eu une guerre de Sécession aux États-Unis. Guerre qu'ignoraient totalement ses camarades de classe de seconde hier encore...
 Et dont la plupart se fichent royalement (et l'ont sans doute déjà oubliée aujourd'hui). Un professeur du lycée Hélène Boucher de Tremblay-en-France, où les attaques sont fréquentes, s'étonne (rapporte le journal Parisien) que "les assaillants viennent juste pour en découdre, sans aucune revendication". Faut-il qu'il ait la foi pour s'étonner ainsi ?
 Dans le lycée de mon fils, pas de violence, plutôt une ambiance sympathique entre élèves, mais pas d'engouement (ni de respect) pour la culture. Et la nature humaine sans culture (je ne parle pas d'une culture savante, mais d'un simple appétit de savoir, d'une curiosité non égocentrée), qu'est-ce que ça peut bien donner...
 Quant à l'absentéisme des professeurs, qui est une conséquence et non une cause, dont on nous rabâche les oreilles régulièrement, il est pour moi de bon aloi, pas (plus) critiquable (qu'ailleurs) et pas dommageable comme on veut nous le faire croire. (Ceux qui ne s'absentent pas, en revanche, c'est méritoire, et j'espère qu'ils ont une prime.)
  L'absence de moyens dans l'Éducation Nationale ? Un faux problème, surmédiatisé depuis des années. Pour masquer les vrais problèmes qui perdurent, parce qu'on ne veut ou ne sait pas comment les régler, et s'accroissent. Au bureau, c'est pareil, il y a des problèmes de gestion (mauvaises décisions et organisation) et pour finir, nous rabattre le caquet et clore toute discussion, on nous dit qu'on n'a pas les moyens. Or, avant les moyens, il faut surtout de la bonne volonté.

dimanche 16 octobre 2016

Fin de semaine, débuts d'expos


  
  Une belle et riche exposition sur Hergé vient d'ouvrir au Grand Palais. Je l'ai arpentée rapidement (tandis que le chichou écoutait une conférence sur le Grand Siècle), me promettant d'y revenir, avec lui, quand il y aura moins de monde...

  Ma nourriture spirituelle de base, substantifique moelle de mes voyages imaginaires enfant et adolescente, c'est la bande dessinée, belge en particulier (mais pas seulement), celle d'une époque.
 Pourquoi pas un prix Nobel de la littérature décerné à un auteur de bande dessinée pendant qu'on y est ? Puisqu'on l'a bien donné à un chanteur... (À choisir je l'aurais donnée à Paul Simon d'ailleurs.)

 Les mondes incroyables inventés par Hergé, Franquin, Peyo, etc. sont pour moi plus vastes et extraordinaires que ceux des meilleurs livres, films, dessins animés...

 Avant d'arriver à la ligne claire, il faut crayonner beaucoup, beaucoup, beaucoup. Au point de trouer la feuille avec le crayon parfois, dit Hergé.

George Remi (1907-1983), petit, tel une fille, et enfant avec son frère.

Tintin, c'est lui.

Et à l'Orangerie, une autre exposition très bien. Mais trop "courue" aussi !...
 La peinture américaine des années 1930, avec notamment ce tableau très connu (qui se trouve habituellement à la National Gallery of Art de Washington), American Gothic, de Grant Wood (dont on découvre deux autres tableaux étonnants à l'intérieur de l'expo). Et deux beaux tableaux de Hopper : New York Movie (1939) et Gas (1940) (tous deux au MOMA, à New York).

mardi 11 octobre 2016

Miracoloso

 Elle est revenue !
 L'incisive centrale de la choute, qui avait été accidentellement (quasi complètement) enfoncée en juin 2015... Depuis, vogue la galère : pas moins de 24 rendez-vous dentaires.
 En juin 2016, songeant à une ankylose ou/et à une gêne (par l'autre incisive), un (bon) stomatologue intervient, manipule l'objet, sous anesthésie locale. La choute est courageuse, même si elle se retrouve la bouche en sang... Durant l'été, rien de particulier ne se passe. On désespère, après plus d'un an de traitements erronés.
 Début septembre, l'orthodontiste pose un nouvel appareillage (avec ressort), en rapport avec l'intervention de juin, et en quelque semaines, à vue d'œil, la dent redescend ! Sans heur, sans douleur. Bien droite, toute belle. Identique à sa consoeur. Sur laquelle elle s'aligne parfaitement en une seule nuit.
 La veille nous avions rendez-vous chez l'orthodontiste, c'était déjà la fête, toutes les assistantes étant venues s'extasier devant ce miracle (qui ne s'est certes pas fait tout seul). Il manquait encore quelque millimètre. Le lendemain matin, c'était fait ! Les deux incisives étaient parfaitement à niveau. De la même couleur, de la même forme. Comme si elles ne s'étaient jamais quittées...
 À l'heure où pas mal de ses copains et copines ont encore des trous dans les dents, la choute se retrouve avec ses 8 dents centrales définitives (il y en a d'autres, mais elles sont de lait) en bonne et belle forme. Ouf.
 Dernière précision : ses camarades n'avaient jamais rien remarqué d'anormal dans sa dentition (même ceux à qui elle en avait parlé, qui ont l'écoute "volatile"), tant ils sont tous peu ou prou édentés...

lundi 10 octobre 2016

Un autre monde

 Un grand moment que la réunion pour les secondes au lycée public de ma ville. Après d'enseignement privé. Ça change.
 Déjà on n'était que 10 parents pour 31 élèves. Dans le privé, les parents sont quasi tous là, voire plus nombreux que les élèves... Et il n'y a que trois profs qui sont venus, c'est peu...
 Le discours est axé sur l'AP, je finis par comprendre qu'il s'agit de l'aide personnalisée, et l'axe majeur officiellement énoncé par madame la proviseure est la maîtrise de la langue française. Apparemment loin d'être acquise pour beaucoup (Il y a de l'AP FLE - français langue étrangère... Bienvenue dans le monde des acronymes !). En seconde. Bon.
 
Mme la proviseure ne manquait pas d'assurance.
Elle parlait bien, sans papier, l'esprit clair.
 
 Des partenariats avec cinéma et théâtre existent, ils vont voir cinq films gratuitement (et le ticket de métro donné si besoin, insiste la prof de français) et trois pièces de théâtre à 5 euros la place si 10 élèves sont volontaires (il y a des années où personne n'est intéressé, fait remarquer, sans le déplorer ouvertement, la prof).
 La remise des bulletins se fait en mains propres aux parents. Je m'ébaubis de et m'extasie sur cette personnalisation du système. Le chichou m'expliquera, plus tard, à la maison, que c'est parce que des élèves les escamotent quand ils arrivent dans la boîte aux lettres...
 Bon, sans surprise et sans fatigue, il est au-dessus de la moyenne de la classe, bien cachée dans un coin sur le site de l'école, quand elle est mise en exergue sur le site de l'école privée.
 Passionnant de naviguer entre deux mondes.
 Même si je rêve pour nous d'un plus juste milieu.
 En tout cas, un point fort : il y avait du café pour les parents ! Quand il n'y en a jamais eu une goutte à l'école privée. Où l'on nous demande tout le temps de sortir le porte-monnaie sans imaginer qu'il n'est peut-être pas plein.
 
 M. le prof principal, de mathématiques, a l'accent étranger et n'est pas forcément très sympathique. La prof de français est investie, le prof d'Histoire-géographie est écolo. Typiques.

mardi 4 octobre 2016

À propos des devoirs

 Au jardin des plantes, je discute avec un père, sosie de Tony Stark, dont le fils est inscrit à l'atelier de dessin. Il me dit que dans les écoles (publiques) de ce quartier (prisé), les instituteurs (son fils est en CM2) donnent beaucoup trop de devoirs. La raison de cette surenchère vers "l'excellence" : la proximité du lycée Henri IV... Où chacun veut envoyer son rejeton.
 Le chichou est étonné par le peu de devoirs qu'il a en seconde, dans son nouveau lycée, public, de banlieue, lui habitué à crouler sous les devoirs pendant sa scolarité (du CM2 à la 3e) dans le privé.
 Et hier aux informations ils parlaient de cette association qui veut que l'on supprime les devoirs dans le secondaire, pour favoriser les "défavorisés" par "définition" non aidés par leurs parents à la maison.
 On est dans une société hétérogène et les dirigeants, trop omnubilés par leur égo, ne font pas vraiment ce qu'il faut pour améliorer le système éducatif (et le système tout court).
 De toutes manières, comme dit un directeur d'école finlandais, la réforme du système éducatif de son pays a fonctionné, car l'éducation n'était pas un enjeu politique comme il l'est en France, sujet donc à des changements décisionnaires (liés à une succession d'égos...). La réforme de l'enseignement a pris plus de 20 ans dans ce pays souvent volontiers cité comme exemple par nos chers média.

Rien à voir sinon que ce tableau (vu dans une expo) est réussi et reposant.

lundi 3 octobre 2016

Couleurs, saveurs, labeur

Et je n'ai même pas retouché les couleurs.

 Ma fille voit la vie en couleurs : le lundi est rouge, le mardi bleu, le mercredi jaune (si je ne me mélange pas les pinceaux), le jeudi orange (ça l'ennuie, ça fait deux syllabes prononcées), le vendredi est vert. C'est le feu vert pour un week-end sans couleurs (dans sa tête). Mais non sans saveurs, ni labeur... Il faut bien trouver du temps pour les activités extra-scolaires. Musicales (danse, solfège, piano) pour elle de midi à 16 h 30...

La tortue des Seychelles, dite géante, peut vivre plus de 150 ans.
Pourtant elle a toujours l'air "à la peine"...

 Graphiques pour son frère qui samedi matin a dessiné des grues et autres mangabeys de la ménagerie (lors d'un cours "Dessin animalier et botanique d'après le réel" - Quelle bonne idée !...), tandis qu'avec sa sœur nous nous attardions sur les pandas roux si mignons qu'elle voudrait en avoir un à la maison. Sinon un chien, sinon un cochon d'Inde, un hamster, une souris... N'importe quel animal mignon et doux à caresser. Voire un oiseau ou un poisson rouge...

Le jeu de bambous a été densifié.