Warholisation

Warholisation

mardi 12 mai 2015

Une vie meilleure

 Dans le livre que je termine (Les saisons et les jours - Lamb in his Bosom, prix Pulitzer 1934), l'héroïne et son mari sont fertiles, puisqu'ils donnent naissance à 14 enfants (si mes comptes sont exacts). Seule la mort accidentelle du mari - qui laisse tomber sa hache sur son pied et meurt, dans d'atroces souffrances, au bout de quelques jours, d'une infection... (Il y a pléthore de choses pénibles, dans ce livre...) - met fin à ces naissances. Dans cette peinture de la Géorgie rurale (au sud des États-Unis) de la fin du XIXe s., plus qu'une certaine pauvreté, prédomine une foi chrétienne, que l'on peut qualifier je crois de primaire. Qui fait que la mère (vite usée) se culpabilise fortement d'avoir retardé (par une méthode contraceptive naturelle ? On ne sait pas.) l'arrivée du second enfant. Le mari à un moment se demande pourquoi son couple est si fertile, pourquoi ça ne se passe pas comme ses parents ou beaux-parents qui n'ont eu que 4 ou 5 enfants. Plutôt que de transmettre la peur de l'Enfer à leurs enfants ils auraient peut-être dû les instruire sur la moindre procréation (volontaire), qui a sans doute toujours existé, d'une manière ou d'une autre, même chez les plus croyants.
 En tout cas, la femme n'avait pas la vie facile et n'imaginait pas une vie meilleure sinon avec plus d'argent (et des serviteurs, en l'occurrence des esclaves), sinon au Paradis.
 Je l'ai dans une édition récente, Pocket chez Belfond, avec en couverture le portrait de Lucille Burroughs, 10 ans en 1936, par le photographe Walker Evans (1903-1975) pour illustrer la Grande Dépression. Mariée à 15 ans, elle n'eut pas le destin dont elle rêvait.
 Piètre consolation, son portrait est connu et peut être utilisé pour la couverture de romans sur la triste destinée de jeunes filles pauvres...
 Bêtement sensible aux couvertures, c'est entre autres cette photo, ce regard qui m'ont fait acheter le livre.

 C'est étonnant qu'ils n'en aient pas fait un film, à l'instar des Raisins de la Colère.

2 commentaires:

  1. J'ai lu et vu Les raisins mais pas celui_la. C'est vrai quelle misère pour les "petits blancs" à cette époque, quoique maintenant ce n'est guère mieux.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. En même temps, leurs terres sont riches (et épargnées par les catastrophes naturelles) et leurs récoltes abondantes.

      Supprimer